
Accepter son orientation sexuelle
Découvrir son homosexualité, l'assumer et l'affirmer sont des étapes difficiles à franchir. D'autant plus qu'il est rare que les parents soient d'orientation homosexuelle, ce qui place trop souvent le jeune sans modèles sexuels identificatoires. De plus, les perceptions sociales et négatives de l'homosexualité et la peur du rejet constituent d'autres facteurs incitant le jeune à s'isoler et à se marginaliser. C'est à ce moment qu'un cercle infernal risque de s'enclencher. Plus le jeune s'isole, plus son estime personnelle diminue et plus il aura tendance à se replier sur lui-même. Ce cercle peut devenir pathologique et conduire les jeunes vers la dépression, l'alcoolisme et la toxicomanie (d'ailleurs plus fréquent chez les jeunes homosexuels que chez les jeunes hétérosexuels). Il existe par ailleurs un danger encore plus important; le suicide, qui devient alors pour certains une ultime solution afin de briser les effets pervers du cercle. Fait à noter, le suicide représente la première cause de mortalité chez les jeunes homosexuels.
Briser l'isolement
Autre adaptation, afin de briser l'isolement, mais sans véritablement assumer et affirmer leur orientation sexuelle, certains jeunes vont souvent avoir recours à la pratique d'une sexualité anonyme. Ce qui semble actuellement le plus en vogue, ce sont les rencontres par Internet. Ainsi, sans connaître la personne, ayant simplement échangé par écrit, ils se retrouvent à un endroit désigné et peuvent vivre leur sexualité. Ces comportements sont toutefois peu épanouissants et parfois dangereux. Mais comment faire pour que les jeunes puissent vivre une belle sexualité, peu importe leur orientation sexuelle?
Partager son secret
Comme nous l'avons mentionné précédemment, l'isolement est certainement le problème numéro un. Il faudrait donc permettre à nos jeunes de s'ouvrir, que ce soit avec un parent, un professeur ou un professionnel, l'important est qu'ils puissent partager leur secret avec une personne de confiance. De plus, il serait essentiel de rendre plus véridiques les messages véhiculés sur l'homosexualité, qui sont trop souvent négatifs dans notre société. Car si on désire que les jeunes homosexuels s'acceptent dans leur orientation sexuelle, il faudrait transmettre des messages plus positifs et plus justes de cette réalité. Pour ce faire, les parents, ou autres personnes significatives, auront à faire une réflexion personnelle pour briser leurs propres tabous, car pour les aider à s'accepter, l'adulte doit aussi accepter l'homosexualité de son enfant. Soit dit en passant, l'acceptation ne se fait jamais facilement, il y a toujours une période de choc et de crainte, car même si le parent ou l'adulte est familiarisé et à l'aise avec l'homosexualité, il se doute que son enfant aura à passer par toutes sortes de difficultés pour se faire accepter, pour vivre sa sexualité, etc.
Assumer son orientation sexuelle : un gage d'avenir
Par contre, même si l'acceptation de son homosexualité est un cheminement ardu, le jeune qui se donne la chance d'y arriver en ressort grandi. L'acceptation lui aura permis d'être mieux avec lui-même, d'avoir une meilleure stabilité intérieure, de mieux se connaître, etc. Des atouts dont il pourra bénéficier afin d'accéder à la liberté et au pouvoir personnel qui caractérisent la vie adulte.
Par ailleurs, le besoin d'être accepté et appuyé est primordial. À ce sujet, il est encourageant de constater qu'il est de plus en plus facile pour les jeunes de trouver du soutien. Cependant, l'ouverture des adultes et l'acquisition de connaissances plus justes sur l'homosexualité permettront à l'adolescent d'accepter plus facilement de demander de l'aide. En deux mots, il ne faut pas se décourager car être bien avec soi ainsi qu'avec son orientation sexuelle sont des conditions essentielles pour accéder au bonheur.
* Le genre masculin est utilisé afin d'alléger le texte, mais les propos s'appliquent aussi bien aux jeunes filles qu'aux jeunes garçons.
Lena-Chan38-Love, Posté le vendredi 14 septembre 2018 12:58
Il est vrai que c'est au lycée que j'ai commencé à me poser des questions, après la rupture avec mon copain. ça partait d'une simple question posée à soi-même. On y pense, mais là cette question était claire dans mon esprit. "Est-ce que je pourrais sortir avec une fille?" La réponse est oui. Je suis bi, je me considère comme telle. J'ai un penchant pour les filles cependant. J'ai 20 ans, aujourd'hui encore je me pose des questions. Je pense que je ne pourrais vraiment me considérer comme bi qu'en essayant de sortir avec une fille, ce qui ne m'est pas encore arrivé. Ce serait une sorte de confirmation. Mais pour moi, on est libre d'aimer. Le sexe n'a pas d'importance pour moi, je tombe amoureuse d'une personne avant tout (peut-être que je serais alors pansexuelle). Enfin, je n'ai jamais voulu le cacher. On m'a appris que ce n'était pas une honte, que c'était normal, ce n'est pas une maladie. Je n'ai jamais voulu nier que j'étais bi. Je l'ai avoué à mon meilleur ami. Il m'a accepté. mes autres amis aussi. Mes parents, j'étais moins sûre qu'il m'accepterait. Je ne l'ai jamais nié, mais je ne comptais pas leur en parler tant qu'ils ne me posaient pas la question. Ils l'ont appris par hasard. Un test sur les réseaux sociaux, où il fallait écrire plusieurs infos personnelles, plusieurs faits nous concernant. J'ai avoué presque publiquement que j'étais bi. Ma mère m'est retombée dessus. Elle m'a dit que je ne devais pas diffuser ces choses sur internet. Je ne comprenais pas. Je n'ai aucune raison de le cacher. Plusieurs jours après, ma mère m'a dit qu'elle m'acceptait, qu'elle avait eu du mal à avaler la pilule (c'est moi qui utilise ce terme pour résumer notre conversation). ça m'a fait un choc, j'ai eu du mal à lui pardonner. Elle a sûrement été élevée avec la perspective d'un homme + une femme, peut-être que ses croyances catholiques ont eu un lien avec sa réaction. Mon père, je pense, m'a toujours accepté. Ma soeur m'a directement accepté. J'ai été vraiment chanceuse. Je comprends maintenant, aussi, la réaction de ma mère. La diffusion sur internet l'a mise en colère, non pas parce qu'elle ne m'acceptait pas, mais à cause de ma famille. Je suis métisse, mi-amérindienne. Ma famille maternelle n'a jamais été au courant. Quand je les vois publier des propos homophobes, je me retiens de crier ma colère, de tout leur avouer. Ils vivent dans un environnement violent, certains membres de ma famille le sont également. Ma mère avait simplement peur que je sois brimée, harcelée sur internet. C'était sa façon de me protéger. Et si je me tais, c'est pour que leur colère ne retombe pas sur ma famille. Je peux me retenir car il ne vise pas spécifiquement un bouc émissaire. Ils nous visent tous, les homosexuels/bis etc. Je témoigne ici car mon peu d'expérience peut servir. Il n'y a pas vraiment de morale à mon histoire. C'est une simple histoire, qui peut vous amener à méditer la situation. Je ne suis pas là pour vous amener à prendre position. Et aussi pour que l'on se rende compte qe certes notre monde (surtout en Europe) a progressé : le gouvernement nous laisse librement nous aimer, nous marier, nous exprimer. Malheureusement, beaucoup d'homosexuels se font tuer pour ce qu'ils sont, et c'est vraiment aberrant.