
1. Négation : Je suis attiré-e par quelqu'un du même sexe. Les personnes qui aiment les gens du même sexe sont malades et dépravées. Je ne suis ni malade ni dépravé-e. Donc, je ne suis pas une personne homosexuelle.
2. Intériorisation de l'oppression : J'aime un autre homme ou une autre femme. Les personnes homosexuelles sont malades et dépravées. Je suis toujours en amour avec cette personne. Donc, je suis malade et dépravé-e.
3. Différence entre soi et les autres : Je sais que je suis homosexuel-le. On dit que les personnes homosexuelles sont malades et dépravées. Je sais que je ne suis ni malade ni dépravé-e. Donc, je ne suis pas comme les autres personnes homosexuelles.
4. Analyse critique de l'attitude de la société : J'aime un autre homme ou une autre femme. On dit que les personnes homosexuelles sont malades et dépravées. Je m'aime et je ne suis ni malade ni dépravé-e. D'autres personnes homosexuelles que je connais ne sont pas dépravées. Donc, la société a tort et perpétue les mythes.
Ryan Bill, Frappier Jean-Yves.
Chez les personnes rencontrées, tous les épisodes suicidaires les plus aigus se situent au moment de l'adolescence et lors de l'entrée dans la vie adulte, même si deux personnes plus âgées ont été fortement marquées par des tentatives à répétitions, « vides de sens » pour elles à l'époque, et par la coexistence d'une pathologie psychiatrique. Pour la majorité d'entre elles donc, c'est face à une homophobie intériorisée (étape 2 de l'intériorisation de l'oppression) que se situent les épisodes suicidaires majeurs. Certains concernent le début de l'étape 3, notamment lorsqu'il y a eu début de restauration de l'estime de soi lors d'une rencontre amoureuse, puis une rupture ou une désillusion ; la personne vit alors une sorte de retour en arrière, comme si cette forme d'amour était finalement impossible, et comme si son environnement social était impuissant à la comprendre et à l'aider. Aucune tentative de suicide ne s'est produite à l'étape 1 ou à l'étape 4.
Niveau d'urgence suicidaire approché par la personne (Bertolote 2002) :
RISQUE FAIBLE si la personne est seulement vulnérable (le risque nul n'existe pas) ou a des idées suicidaires mais n'a pas de plan précis.
RISQUE MOYEN si elle a des pensées et un plan suicidaire même incomplet mais sans passage à l'acte immédiat (sous 48 heures).
RISQUE ÉLEVÉ si elle a défini son plan de suicide, en possède les moyens et envisage de passer à l'acte immédiatement, incluant donc les tentatives en cours (=TS).
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