
«Quand bien même il voudrait améliorer les choses pour les LGBT, il en serait incapable – il ne pourrait même pas abolir la peine de mort pour les gays», explique Amir, un gay réfugié en Australie. Le président jouit d'une autorité limitée en Iran. Le réel pouvoir est entre les mains du Guide Suprême, l'Ayatollah Ali Khamenei, et du Conseil des gardiens de la révolution, une instance religieuse non démocratique, ainsi que de l'armée. «Pour les queers iraniens, rien ne va changer tant que le régime islamique est en place, ajoute Arsham Parsi, de Iranian Railroad for Queer Refugees, une association d'aide aux requérants d'asile LGBT. Accepter les droits des queers irait à l'encontre de leurs croyances fondamentales.»
Durant sa campagne, Hassan Rohani s'est distingué des autres candidats en se disant favorable un dégel des relations avec les Etats-Unis, et une attitude plus pragmatique sur le nucléaire. Cette question stratégique est à l'origine des sanctions internationales qui ont mené le pays à une situation économique désastreuse. Rohani est, par ailleurs, apparu plus flexible sur les questions d'égalité entre les sexes. Par contre, les thèmes de l'orientation sexuelle et de l'identité de genre sont restés absents de la campagne. «La persécution des LGBT iraniens est seulement un aspect d'un système tyrannique plus vaste et systématique, rappelle pour sa part le militant britannique Peter Tatchell. Toute la société civile est sujette à de sévères restrictions et à une répression qui s'est intensifiée à l'approche de la présidentielle.»
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