Alice Knom : Elle est celle d'homosexuels dans un pays où la répression est sans égale. Dans la Constitution camerounaise, l'Etat s'engage à protéger la vie privée de chacun sans distinction. Mais dans la réalité, ce n'est pas le cas. Les policiers et les gendarmes continueront de les arrêter, parce qu'ils savent qu'ils obtiendront de l'argent. C'est de la corruption. La situation des homosexuels au Cameroun est extrêmement difficile et elle le restera tant que ces derniers continueront de payer de l'argent pour recouvrer leur liberté.
Alice Knom : Parce qu'il y a des messages de haine disséminés dans les églises catholiques. D'autres disent que la tradition africaine ne tolère pas l'homosexualité. Mais la tradition africaine n'est pas au-dessus de la loi ! (ton austère). Ces messages finissent par faire des dégâts. Ceux qui portent ces messages sont des extrémistes et des terroristes. Ils menacent et insultent tous ceux qui défendent la cause homosexuelle. C'est cela le problème.
Alice Knom : L'Etat est un responsable qui ne sait plus quoi faire. Il ne cesse de ratifier les conventions internationales sur la question, mais il ne les respecte pas. Il a failli à sa mission de protéger les citoyens. L'Etat est défaillant et ne joue pas son rôle.
Alice Knom : (Rire). Macky Sall a beaucoup déçu. Il n'a même pas répondu à la question de Barack Obama. Et pourtant, c'est sûr que beaucoup d'homosexuels ont voté pour lui lors des dernières élections présidentielles au Sénégal. Vous savez, la question n'est pas de savoir si on doit légaliser l'homosexualité ou pas. L'Hétérosexualité n'a jamais été légalisée. La question est de respecter la vie privée des gens.
Alice Knom : Le monde marche vers l'avant. Même dans les pays européens, l'homosexualité n'était pas légalisée au début. En France, elle n'a été légalisée qu'en 1981, sous François Mitterrand. Pourtant, elle ne l'était pas avant. Les Africains n'ont fait que copier le code civil napoléonien qui l'avait interdit. Mais ils doivent savoir que le chemin vers la dépénalisation est irréversible. Je suis optimiste quant à la dépénalisation de l'homosexualité dans tous les pays africains.
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