Or les discriminations, insultes, menaces, et harcèlements à l'égard des jeunes gays et lesbiennes, ou considérés comme gays et lesbiennes par leurs camarades, ont des effets néfastes tant sur leurs résultats scolaires que sur leur développement personnel, qui peuvent aller jusqu'au suicide. Sur 12,1 millions d'élèves, 730.000 jeunes sont potentiellement concernés, souligne le rapport. Les jeunes adultes et adolescents LGBT ont “2 à 7 fois plus de risques d'effectuer une tentative de suicide au cours de leur vie que les populations hétérosexuelles”, souligne dans ce rapport François Beck, responsable du département enquêtes et analyses statistiques de l'INPES ( Institut National de Prévention et d'Education pour la Santé).

SENSIBILISER LES ELEVESConcernant les élèves, le rapport recommande tout d'abord d'assurer un meilleur suivi, via la mise en place d'une “équipe sentinelle” composée d'un enseignant volontaire, d'un CPE, et de “l'infirmière ou infirmier formé à cet effet”. Cette équipe serait notamment en charge de créer un réseau d'élèves lanceurs d'alertes, qui pourraient repérer qui parmi leurs camarades souffre, et servirait de référent aux parents.
Mieux suivre et repérer les élèves en souffrance, et aussi mieux sensibiliser tous les élèves à ce problème, pour éviter les phénomènes de harcèlement. Seulement 2,6% des élèves du second degré ont bénéficié en 2011-2012 d'une intervention en milieu scolaire consacrée aux discriminations à l'égard des homosexuels ou transsexuels.
Le rapport conseille donc de renforcer cette sensibilisation, en se concentrant en priorité sur le collège, moment “d'une grande fragilisation des jeunes” et lieu où se fait “la prise de conscience de sa différence et la découverte de son homosexualité”, selon le rapport. Le primaire ne devrait toutefois pas être exclu de l'action gouvernementale, si l'on en croit des propos du ministre rapportés par plusieurs sources. Interpellé ce jeudi 11 juillet par des associations présentes lors de la remise du rapport, Vincent Peillon aurait en effet déclaré être conscient du problème et il aurait alors donné son accord de principe, mais les modalités concrètes doivent être encore discutées.
Enfin, faut-il intégrer un tel enseignement dans les programmes de chaque discipline, avec des exemples précis? A cette question, Michel Teychenné répond par la négative, souhaitant vouloir laisser aux enseignants “leur liberté” d'enseigner”. Le rapport préconise toutefois d'introduire la notion, avec un enseignement sur toutes les discriminations, dans le cours de “morale laïque” annoncé en avril dernier par Vincent Peillon, et qui doit être mis en place dès la rentrée 2015.
LES 3 AXES DE VINCENT PEILLON“L'homophobie, qui contredit le droit à l'éducation de tous, le droit à la protection contre toutes les formes de violence, qui conduit souvent à une détresse psychologique qui mène jusqu'au suicide, ne doit plus être banalisée”, a souligné Vincent Peillon dans un communiqué issu après la remise du rapport. Le ministre a annoncé trois axes principaux: la formation initiale et continue de tous les personnels, y compris ceux d'encadrement et d'inspection; l'éducation à la sexualité, à la vie affective et à la construction de son identité; et la prise en charge, le suivi, l'accompagnement de la souffrance et de la douleur dues aux discriminations, selon un témoin de la réunion de remise du rapport, qui était reservée aux partenaires de l'éducation nationale sur ce sujet.
Le ministre a insisté pour que soient prises en compte les discriminations homophobes et transphobes “au même titre que les autres discriminations”. Des mesures de “sensibilisation et un travail pédagogique” “adaptés à l'âge des élèves” doivent être mises en place, selon le communiqué du ministère, ainsi que des actions de “prévention” menées par “l'ensemble de la communauté éducative”.
A SUIVRE....Le rapport a été qualifié d'”ambitieux” et d'”avancée importante” par les syndicats de l'éducation et les associations spécialistes du sujet, qui attendent néanmoins de voir ces recommandations se concrétiser. “Après quelques timides initiatives des ministres de l'Éducation nationale précédents, la France va peut-être enfin se donner les moyens de redorer son image de « pays des droits humains”, a estimé dans un communiqué le Collectif éducation contre les LGBTphobies en milieu scolaire, qui regroupe plusieurs syndicats (FCPE, Fep CFDT, Ferc-CGT, Sgen-CFDT, FSU, UNSA Éducation, UNEF, UNL et FIDL). “C'est un texte très ambitieux et si on met en place tout ce qu'il recommande, la société changera vraiment”, estime Natacha Taurisson, sa coordinatrice, contactée par Le HuffPost.
Même son de cloche du côté de SOS homophobie, qui salue une “avancée importante”. “Le gouvernement fait un vrai travail de fond sur le long terme, un vrai travail de construction et c'est un véritable espoir pour les associations”, estime Sylvie Gras de SOS homophobie, qui note cependant qu'il faudra “voir et suivre comment cela va être mis en place”.

FORMER LES ENSEIGNANTS ET LE PERSONNELEt pour ce faire, le rapport “Discriminations LGBT -phobes à l'école, état des lieux et recommandations” avance plusieurs pistes, tout d'abord dans la formation des personnels de l'éducation. Il recommande de former tous ces personnels, de l'infirmière au CPE en passant par les surveillants et bien sûr les enseignants, aux discriminations homophobes et transphobes. Aujourd'hui, il n'existe par exemple aucune formation à ce sujet dans l'apprentissage initial des enseignants.
Sans oublier les chefs d'établissements, qui semblent peu sensibilisés aux discriminations homophobes, selon des chiffres d'une enquête inédite qui doit être publiée prochainement par le bureau de suivi statistique du ministère de l'éducation: seuls 12% d'entre eux considèrent l'homophobie comme un problème moyen ou important, et 86% n'ont pas prévu d'action spécifique sur le sujet. Le rapport souligne le rôle “central” du chef d'établissement et souligne que “sans son engagement personnel, sa motivation, rien n'est possible”. Il recommande donc de renforcer leur sensibilisation au sujet au sein des “ESEN”, les école supérieure de l'éducation nationale chargées de former les personnels administratifs.
Pour que les outils soient accessibles à tous, le rapport recommande de créer un site Internet à destination des enseignants et équipes éducatives comprenant des ressources, et de diffuser un “kit de sensibilisation” avec des brochures et des affiches aux personnels.
Thibot8, Posté le mercredi 25 septembre 2013 13:53
Il ne devrais meme pas c'est juste trop beau un couple homo *-* ♥