Il n'est pas bon d'être gay à Monaco. Pas de chasse aux sorcières ou de bûcher sur la place du palais. Mais surtout, il ne faut pas parler d'homosexualité. La preuve : dans ce pays concordataire, lors d'une séance parlementaire, les élus ont frôlé l'excommunication. Le 28 avril dernier, le parlement local, le conseil national, s'apprête à voter bien gentiment un texte de loi incriminant les violences domestiques touchant tous les couples, y compris lesbiens et homosexuels.

Belzébuth a frappé ! Horreur, malheur pour le gouvernement de cet État catholique qui menace de jeter aux oubliettes la proposition de loi. Excédé, le ministre d'Etat Jean-Paul Proust, ancien préfet de police de Paris et proche de Claude Guéant, s'excite sur sa chaise : « Je ne porte pas un jugement moral sur le concubinage des gens de même sexe mais ce n'est pas conforme à l'esprit de notre société ». La fatwa est lancée : un Pacs à monaco serait une « dérive » indigne des dogmes de l'Eglise. Un parlementaire s'interroge : « On est en 2008, on parle d'homosexualité et le gouvernement est gêné... » « Il n'est pas gêné, il est contre », répond du tac au tac l'ancien préfet qui a mis au panier ses idées républicaines et devient le gardien de l'orthodoxie monégasque. En indiquant que clairement, ces foutaises, « ça suffit ».
Les parlementaires sont sciés. L'un d'eux, le progressiste de la bande, Jean-Charles Gardetto, balance : « J'ai honte pour mon pays. Il y a des dispositions dans la convention européenne des droits de l'homme qui garantissent le droit à la vie privée et familiale. J'ai l'impression qu'on s'assoit dessus ». « Excusez-moi mais j'ai honte pour vous et pas pour moi », rectifie Proust qui ajoute : « Je représente le prince ici ». Un prince qui, au passage, a déjà reconnu deux enfants naturels hors mariage. Un Albert qui, lors du dernier bal de la rose version movida, paradait avec les transsexuels qui accompagnaient la star de la soirée Pedro Almodovar... Mais à Monaco, on n'est pas à une contradiction près.
Sauf que Proust n'en est pas à son premier fait d'armes. En 2007, il avait également joué son rôle de gardien du temple lorsque les parlementaires avaient souhaité dépénaliser l'interruption médicale de grossesse. Le ministre avait alors agité le spectre d'une division des chrétiens... Ratzinger peut être rassuré : à Monaco, le Vatican tient le cap.
Pour savourer cette délicieuse séance du conseil national c'est ici
Et retrouver les exploits d'autres anciens préfets, auxquels Bakchich rend hommage en ce dimanche de Pentecôte

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