
La victime a porté plainte deux fois, en janvier et en juin, à l'encontre du prévenu. Une troisième plainte, déposée la semaine dernière, devrait être examinée à l'automne par le tribunal de grande instance.(Photo archives Eric Dulière)
Une affaire qui fera date et jurisprudence. Le tribunal de grande instance a jugé hier le premier cas d'homophobie en principauté. La victime était présente.
Arnaud, âgé de 33 ans, occupait la fonction de concierge dans l'immeuble Le Westmacott. La résidence est située rue Bellevue, non loin de l'hôtel Novotel. De nombreux résidents avaient par ailleurs fait le déplacement, hier, pour soutenir la victime. Le prévenu n'a, lui, pas souhaité comparaître au motif d'une crise d'angoisse.
Les faits remontent d'abord au mois de janvier. Philippe A., retraité âgé de 52 ans, vient rendre visite régulièrement à sa mère, elle-même ancienne concierge du bâtiment. Il discute très brièvement avec le concierge, puis, sur le palier du logement de sa mère, Philippe A. lâche à haute voix qu'il « vient de parler au petit pédé ». Arnaud dépose une première plainte. Son concubin, Yoan, est témoin des injures.
Pluie d'injures
Les copropriétaires soutiennent leur concierge et lui renouvellent leur confiance. Mais le prévenu récidive début juin. Alors qu'Arnaud discute avec un ami, le quinquagénaire l'injurie depuis le palier. Devant les policiers monégasques, Philippe A. nie les faits.
Arnaud porte plainte une deuxième fois. Entre-temps, ce dernier est sujet à des troubles du sommeil et entre dans un état anxio-dépressif. Les arrêts de travail se cumulent jusqu'au 29 juin. La médecine du travail déclare Arnaud « inapte à travailler dans tout immeuble où se trouve M. A. ». Il perd alors son emploi et son habitation.
Le même jour, Philippe A., accompagné par une autre personne, s'en prend pour la troisième fois au concierge. « Ils étaient à deux à m'insulter et avaient l'air ivres », explique Arnaud, qui a, de nouveau, porté plainte.
« Peut-être un refoulement »
Son avocat, Me Frank Michel, a souligné « un véritable harcèlement ». « Mon client a connu un préjudice moral considérable », a-t-il ajouté. Le procureur général a dénoncé « l'excès verbal de M.A. à l'égard des homosexuels ». « C'est peut-être un refoulement qui explique son comportement », a-t-il ironiquement suggéré.
Le procureur général a requis 1 500 euros d'amende pour les premières injures et cinq jours de prison ferme pour les secondes. « Je serai encore plus sévère pour la troisième plainte qui devrait être jugée à l'automne », a-t-il déclaré. Philippe A. a été condamné à cinq jours de prison ferme et 5 000 euros de dommages et intérêt
sk8teur8585, Posté le mercredi 24 février 2016 08:17
les gens son vraiment stupide d’agresser les gens juste car ils ne vivent pas ou ne pensent pas comme eux ! OU CE TROUVE LE RESPECT QUI A FAIT LA GRANDEUR DE NOTRE MONDE ?