
Lorsque Diego se connecte en ligne à son jeu vidéo, il n'y échappe pas. De l'autre côté de l'écran de l'ordinateur, un joueur de l'équipe adverse, qui vient manifestement de deviner son orientation sexuelle, balance : «Sache, petit PD, que j'ai toujours ignoré que t'aimais te faire dilater le cul.» Un cas loin d'être isolé selon SOS Homophobie, qui réaffirme que le Web est «le lieu le plus propice» (22,5 % des cas) aux manifestations de LGBTphobie. En 2016, cette parole homophobe et transphobe sur Internet a augmenté de 31 %. Si l'homophobie y ressurgit souvent à propos de l'actualité - drame d'Orlando (Floride), polémiques sur les affiches contre le VIH, début du débat sur l'ouverture du don du sang aux personnes homosexuelles - l'association pointe également le manque d'encadrement législatif qui protège cet espace d'expression anonymisé et «banalise les insultes». Il y a bien un «code de bonne conduite» créé par la Commission européenne et signé par Google, Facebook et Twitter pour les encourager à supprimer les messages haineux dans un délai de vingt-quatre heures, mais «ce système de modération demeure inefficace», dénonce le rapport de SOS Homophobie.
En France, si les tribunaux commencent doucement à condamner les auteurs d'insultes homophobes sur le Net, le délai de prescription - de trois mois à partir de la publication du message - freine considérablement les compétences de la justice. Insultes sur Facebook, commentaires discriminants sur Snapchat, sites de désinformation alimentant les préjugés, les variantes d'une même haine s'infiltrent partout sur la Toile. Mais avec des hashtags homophobes et décomplexés comme #EnsembleLuttonsContreLesPD ou #SiTuVoisUnHomoDansTaFamille, Twitter continue à être, en 2016, le réseau social dont les contenus ont été le plus souvent signalés (49 %).
Misss-Catch, Posté le mercredi 17 mai 2017 04:44
cc ça te dit de venir à ma fed